Il me semble désormais comme certain que la notion de mesure en mécanique quantique est exactement la même que la « saisie » décrite par Siddharta.
Le coeur de l’enseignement Bouddhiste est de démontrer que c’est la « saisie » du soi et des phénomènes, qui créent l’illusion de la dualité, et qui est la racine même de la souffrance. C’est dû au fait que la nature n’étant pas duelle, ni une, mais a une double nature, l’approcher sous une forme exclusivement dualiste ne peut être juste et mène donc à des erreurs, et par là à la souffrance.
Et si on va plus loin, il semble donc qu’un éveillé, est un esprit qui a réalisé la « non saisie » ou autrement dit, qui sait saisir ou ne pas saisir, en fonction de ce qu’il convient ou pas (sous entendu sous l’angle de la souffrance / absence de souffrance / l’au delà de la souffrance).
On peut alors rapprocher cet état, d’un vecteur d’état quantique associé à l’éveillé, qui choisit lui même quand il choisit de mesurer ses propres propriétés (de se réduire à ses propriétés à ce moment là), et quand il choisit de ne pas les mesurer (et de laisser filer le cours de l’équation de Shrôdinger, sans intervenir).
La vacuité, la réalisation de l’absence de saisie du soi, est alors un état de type équation de shrödinger, libre, non réduite, « allé, allé au delà, ainsi soit-il ».
Dans cet état il convient alors de considérer la vacuité de la vacuité, c’est à dire, que ce sont alors les conditions préalables à cet état qui ont parfaitement été mises en place, ayant permis cet état (l’apparition d’un Bouddha est le résultat d’une accumulation de mérites de l’infinité des êtres…).
Mais il advient alors un événement qui est la rencontre de l’esprit libéré, avec son objet (la mesure), et qui réduit de nouveau l’état (ni vacuité, ni absence de vacuité)…
Ce qui change essentiellement dans cet « au délà de la souffrance » c’est l’adéquation de la volonté libre de l’éveillé avec ce qui arrive, au contraire du monde de la souffrance qui est un « monde conditionné » où la volonté ne peut s’appliquer.
Je vous suis parfaitement mais voyez vous ce qui gêne ici est encore une fois cette vision d’un esprit « détaché » de sa mesure/objet. Vision que vous « rétablissez » dans votre dernier article, c’est vrai. Car, si nous poursuivons sur ce postulat, une fois éveillé, l’esprit « détaché » fait quoi ? J’ai bien saisi votre vacuité de la vacuité, sorte de méta vacuité ou d’hyperstructure émergente de la sagesse/bonté/compassion, mais uns fois là, quid ? Ne trouvez vous pas qu’il y a paradoxe avec votre dernier article plus synthétique ?
La double nature