Les sciences cognitives sont sans doutes celles dont l’objet d’étude se rapproche le plus de l’objet d’application des traditions contemplatives.
En effet de quoi s’agit-il ? D’étudier « la perception, l’intelligence, le langage, le calcul, le raisonnement ou même la conscience »…
La différence qu’il faut noter c’est dans la classification hautement plus précise et approfondie que propose le canon Bouddhique. Ainsi il sépare clairement :
L’agrégat des perceptions – sensations (les « 6 » sens, comprenant le toucher, la vue, l’odorat, le goût, l’ouïe, et le mental qui permet de percevoir des images mentales).
L’agrégat de la conscience qui comprend les six consciences relatives aux 6 sensations (ainsi il fait une différence entre sensation et conscience de la sensation).
Par ailleurs l’intelligence est comprise au sein de l’ensemble des méditations comme « méditation analytique », ce qui comprend aussi le calcul, et rejoint dans ce cadre là, la « concentration » qui est une fixation sans analyse.
Enfin le langage est compris comme étant « acte », de même que les gestes (« actes du corps ») ou la volition (capacité de l’esprit à se diriger vers tel ou tel objet, « acte mental »).
Il fait donc une différence entre les stimulis extérieurs (l’agrégat de la sensation), l’introspection (agrégat de la conscience), et les trois types d’actes qui sont une projection vers l’extérieur.
Ensuite de quoi s’agit-il, une fois posées ces définitions ? Le Bouddhisme va proposer de travailler sur l’analyse (appelée aussi sagesse), la concentration (capacité de se focaliser sur un objet plus ou moins longtemps), la persévérance (la force permettant l’effort), la patience (capacité de ne pas être troublé pendant de longues périodes). Reste sur cet ensemble la générosité et l’éthique pour compléter les « 6 paramitas » qui ont leur raison fondamentale d’être, mais qui sortiraient sans doute de la science cognitive ici et maintenant.
Les techniques de méditations proposées permettent d’augmenter ces qualités de façon très notables et vérifiables.
Eh bien qu’en est-il en sciences cognitives ? Je ne suis même pas sûr qu’on en soit à un point qui permette non seulement d’avoir fait le tour des facteurs mentaux fondamentaux à étudier (étudier l’acte, le langage, au même niveau que l’analyse mentale, ne me semble pas correct), mais aussi et conséquemment de les mesurer, et encore moins de les perfectionner !
Ne dit-on pas d’une personne qu’elle est intelligente, sans même avoir conscience de l’effort préalable que suppose l’intelligence, comme si pour un sportif de haut niveau , on considérait que sa puissance physique était sans rapport avec un entraînement intensif sur plusieurs années.
A part, peut-être, sans doute même, l’étude réalisée par Michel Noir, sur l’apport cognitif indéniable que procure une pratique appliquée du Jeu d’Echecs.