L’entropie de l’Univers ne croît pas

L’entropie d’un système isolé DANS un autre système croît, soit.

Mais le couple observateur – système isolé a une entropie stable ou plus stable. En effet la décroissance d’entropie mesurée par l’observateur correspond à un flux d’information sortante du système qui entre dans le système d’observation. Or un flux entrant a la propriété de diminuer l’entropie.

La perte et le gain s’équilibrent, au moins localement.

Observateur et système isolé étant inclus dans l’Univers, le désordre du système global Observateur – Système isolé croît quand même, mais bien moins vite que le système isolé seul. La mesure par l’observateur et l’acquisition d’information qui en résulte diminue la croissance du désordre d’autant.

Pour l’Univers, l’observateur étant forcément DANS le système, il n’y a pas d’autre solution, rien ne se perd, tout le flux de gain d’entropie (accroissement du désordre) est récupéré par l’observateur, ce qui n’est pas récupéré, ne pouvant sortir de l’Univers par définition, il ne participe pas à la croissance de l’entropie.

Ainsi l’entropie de l’Univers est stable, ce qui est perdu, est en fait mesuré par l’observateur qui voit sa propre entropie décroître, donc le bilan est nul.

Mathieu Ricard sur l’attention

Mathieu Ricard nous parle dans cet extrait vidéo Omega TV de la pratique de l’attention. Qu’est-ce que l’attention ? C’est simplement la capacité qu’a l’esprit d’être attentif, vigilant, non pas de ce qui se passe à l’extérieur, mais de ce qui se passe dans l’esprit lui même (capacité bien supérieure, et englobant l’attention aux objets extérieurs).

C’est la capacité d’avoir « un bout » de l’esprit, qui observe ce qui passe dans tout l’esprit. Par exemple quand une pensée vous vient à l’esprit volontairement ou pas (observez le maintenant !), simplement constater cette pensée, et s’en extraire aussitôt, ne pas se laisser « emmener » par cette pensée.

Si vous pouvez faire cela, ne serait-ce qu’un tout petit peu, alors vous entrez sur l’entraînement de l’attention. Par accoutumance, ensuite, à moyen terme (quelques semaines, ou mois, ou quelques années selon votre situation initiale), vous obtiendrez une capacité extrardinaire, la perfection de l’attention, celle qui vous permettra de trier ce qui passe par votre esprit, choisir de suivre ou de ne pas suivre une pensée spontanée. (Le choix lui même étant une capacité notée volition, qui est la capacité de l’esprit à s’orienter vers un objet).

Vous ferez alors la différence entre la partie « conditionnée » de votre esprit, celle que vous ne maîtrisez pas, et la partie « libre », celle que vous maîtrisez, et qui vous donne accès à votre souhait le plus pronfond : le bonheur.

Plutôt que d’attendre des autres qu’ils développent leur propre esprit afin d’être parfait à vos yeux, faites le vous mêmes tout de suite ! Et alors c’est vous mêmes qui remplirez le souhait de tous les êtres. Inversez la tendance et le point de vue. Faites le pour vous mêmes et pour tous les êtres, imaginez quel soulagement cela produira pour les deux parties !

Sciences Cognitives

Les sciences cognitives sont sans doutes celles dont l’objet d’étude se rapproche le plus de l’objet d’application des traditions contemplatives.

En effet de quoi s’agit-il ? D’étudier « la perception, l’intelligence, le langage, le calcul, le raisonnement ou même la conscience »…

La différence qu’il faut noter c’est dans la classification hautement plus précise et approfondie que propose le canon Bouddhique. Ainsi il sépare clairement :

L’agrégat des perceptions – sensations (les « 6 » sens, comprenant le toucher, la vue, l’odorat, le goût, l’ouïe, et le mental qui permet de percevoir des images mentales).

L’agrégat de la conscience qui comprend les six consciences relatives aux 6 sensations (ainsi il fait une différence entre sensation et conscience de la sensation).

Par ailleurs l’intelligence est comprise au sein de l’ensemble des méditations comme « méditation analytique », ce qui comprend aussi le calcul, et rejoint dans ce cadre là, la « concentration » qui est une fixation sans analyse.

Enfin le langage est compris comme étant « acte », de même que les gestes (« actes du corps ») ou la volition (capacité de l’esprit à se diriger vers tel ou tel objet, « acte mental »).

Il fait donc une différence entre les stimulis extérieurs (l’agrégat de la sensation), l’introspection (agrégat de la conscience), et les trois types d’actes qui sont une projection vers l’extérieur.

Ensuite de quoi s’agit-il, une fois posées ces définitions ? Le Bouddhisme va proposer de travailler sur l’analyse (appelée aussi sagesse), la concentration (capacité de se focaliser sur un objet plus ou moins longtemps), la persévérance (la force permettant l’effort), la patience (capacité de ne pas être troublé pendant de longues périodes). Reste sur cet ensemble la générosité et l’éthique pour compléter les « 6 paramitas » qui ont leur raison fondamentale d’être, mais qui sortiraient sans doute de la science cognitive ici et maintenant.

Les techniques de méditations proposées permettent d’augmenter ces qualités de façon très notables et vérifiables.

Eh bien qu’en est-il en sciences cognitives ? Je ne suis même pas sûr qu’on en soit à un point qui permette non seulement d’avoir fait le tour des facteurs mentaux fondamentaux à étudier (étudier l’acte, le langage, au même niveau que l’analyse mentale, ne me semble pas correct), mais aussi et conséquemment de les mesurer, et encore moins de les perfectionner !

Ne dit-on pas d’une personne qu’elle est intelligente, sans même avoir conscience de l’effort préalable que suppose l’intelligence, comme si pour un sportif de haut niveau , on considérait que sa puissance physique était sans rapport avec un entraînement intensif sur plusieurs années.

A part, peut-être, sans doute même, l’étude réalisée par Michel Noir, sur l’apport cognitif indéniable que procure une pratique appliquée du Jeu d’Echecs.