L’esprit change-t-il le cerveau ?

S’il ne fait aucun doute qu’agir sur le cerveau a une influence directe sur l’esprit et le comportement, l’inverse est moins clair d’un point de vue strictement scientifique. Comment s’en étonner d’ailleurs ? La science moderne qui s’est bâtie par une opposition féroce avec les dogmes religieux (cf le célébrissime procès de Galilée), a étudié le monde d’abord et avant tout du point de vue matériel.

Si la matière était historiquement relativement bien comprise, elle comporte maintenant dans sa définition des flous gigantesques (si une particule, élément primordial de la matière, est équivalente à l’énergie en laquelle elle peut se transformer, qui elle même peut se définir en tant qu’onde sans support physique, totalement immatérielle, où est la matière ?).

Et voilà maintenant que depuis quelques années, sous l’impulsion du Dalaï Lama, des Bouddhistes tibétains et des scientifiques se retrouvent chaque année au sein du Mind and Life Institute, pour étudier en quoi ces deux traditions expérimentales peuvent s’enrichir mutuellement.

Ceci a conduit aux travaux des laboratoires US de recherche sur le cerveau, où l’on a analysé en quoi le cerveau des grands méditants Bouddhistes diffère de celui d’un non pratiquant.

Une superbe vidéo vient de sortir qui retrace ces avancées avec notamment les résultats d’un Français expatrié (encore un !) Antoine Lutz, qui fouille au scanner les cerveaux de moines à qui l’on demande de générer tel ou tel autre état de méditation.

Retour dans la 5D

On serait en droit de se demander en lisant ce blog le rapport qu’il y a entre d’un côté une approche scientifique de l’esprit, et la tentative de décrire le monde physique en 5 dimensions.

Justement toute la clé est là. Le monde physique est décrit actuellement en 4 dimensions, 3 d’espace et 1 de temps. Mais on ne sait pas trop ce qu’on met dans la dimension de temps, parce qu’on en comprend pas la nature.

Or le temps n’est absolument pas indépendant de l’observateur. L’expérience des jumeaux d’Einstein suffit pour le démontrer.

Le fait est que selon sa trajectoire rapide ou lente, accélérée ou pas, un observateur qui se promène dans l’Univers ne le voit pas du tout de la même façon. Pensez, un proton qui file à très grande allure peut traverser la Voie Lactée en 100 000 ans, temps terrestre, alors que placé à ses côtés un observateur noterait lui … 30 secondes !

Cet observateur ne voit pas la Voie lactée comme nous. Pour lui c’est un flot de particules relativistes qui traverse l’espace autour de son proton.

Ce qui signifie deux choses :

1) La composante temps doit être séparée en deux composantes disjointes, une composante extérieure, et une composante liée à l’observateur (la 5ème dimension)

2) La causalité change de nature selon l’axe 5D (l’observateur) choisi. Une particule classique peut devenir relativiste et inversement.

Ce qui signifie donc en outre, que la mécanique quantique s’applique partout selon l’axe 5D choisit, et ce de façon non contradictoire avec une interprétation de type classique pour un axe 5D différent bien choisi. Les deux interprétations sont donc non contradictoires et manifestent non pas tant un manque d’information que le relativisme du repère 5D considéré, dans lequel l’observateur joue un rôle central.

Enfin, donc l’interprétation étant celle de l’esprit, on constate qu’avec ce changement radical de paradigme, l’esprit qui est la composante de compréhension et d’interprétation n’est plus extérieur au monde théorique dans ce cadre, mais en fait partie, puisqu’en définissant l’axe 5D, on choisit du même coup très exactement l’esprit qu’il recouvre, l’observateur étant totalement identifié comme lié au référentiel et non pas extérieur à lui.

Corollaire, les galaxies avec leur trou noir doivent être saisis comme point origine d’un espace 5D particulier dont le trou noir est une origine placée dans le passé. En effet le temps étant plus lent au bord d’un trou noir, un observateur placé à ses côtés, voit l’Univers à l’origine de la création de ce trou noir local.

Il n’y a donc pas eu un big bang. Il y a autant de Big Bang dans l’Univers que de galaxies possédant un trou noir origine…

Je reviendrai plus tard sur cette notion, ainsi que sur la notion de mécanique quantique relative, qui engloble de même les Univers 5D concomittants.

Michel Dubois et l’intention

Michel Dubois invité Mercredi dernier par Jean Staune à l’UIP, a décrit sa thèse où il arrive à la conclusion que l’intention peut-être décrite par un formalisme de type « mécanique quantique ».

J’ai posé trois questions à Michel Dubois auxquelles il m’a aimablement donné les réponses que j’expose ici.

1 – Pourquoi l’intention exige l’indéterminisme ?

a) Définition de l’intention

Une intention, c’est en premier lieu la capacité de définir, ou d’imaginer, la réalisation de quelque chose qui n’existe pas, que ce but soit atteignable ou pas. Le but défini est constitutif de l’intention, et ce, indépendamment de la réalisation de cette intention. Sans but, il ne peut y avoir d’intention.

b) Conséquence immédiate

Le but définit un projet, c’est à dire un fin, nous dirons philosophiquement que c’est une finalité. Or, une fin ne peut être définie selon une relation de cause à effet, sinon, ce n’est pas une fin, c’est un résultat mécanique. Si la finalité se réduit à un résultat d’une succession de causes à effets, ce ne peut être une finalité. La finalité ne se préoccupe pas des moyens. Cela ne signifie pas que, pour atteindre cette finalité, il ne faut pas de moyens. Si je veux aller voir ma mère, je prendrais les moyens, et ils seront totalement descriptibles en termes de causes et d’effets, sauf à l’origine, laquelle enclenche les moyens, résultats de causes et d’effets, pour atteindre la fin. C’est le paradoxe de l’action selon un but (ou une fin), c’est qu’elle n’est possible que si le déterminisme (la succession linéaire de causes et d’effets) existe ! Mais cela signifie qu’il y a un indéterminisme : la première cause. Et généralement, lorsque nous agissons selon un but, nous n’avons pas la moindre idée des causes que nous mettons en oeuvre… Cet éclaircissement, qui a été pour moi, une véritable découverte, est expliquée pendant quelques dizaines de pages, dans ma thèse. Je peux conduire ma voiture pour aller voir ma mère. La voiture est entièrement déterminée. Il n’empêche que cette détermination, ne m’empêche pas de l’utiliser pour aller où je le décide (et la voiture n’y est pour rien, alors qu’elle fait tout le trajet…

c) Toute action intentionnelle conduit ainsi à l’indéterminisme fondamental de l’initialisation des mécanismes déterminés (la série déterminée) qui mène au résultat. En fait une « action intentionnelle » est souvent une succession d’actes intentionnels. Par exemple, en fonction des bouchons, je peux décider de modifier mon parcours (la voiture n’y est pour rien).

2 – Pourquoi la mécanique quantique ?

a) En fait, la physique quantique n’est pas pour moi une sorte de panacée, de réponse aux angoisses existentielles, ou la solution au mystère de l’existence. Il s’avère que je recherche pour répondre à l’existence de l’action réelle de l’intention sur la matière, dont j’ai conclu à l’existence nécessaire, un indéterminisme particulier. Il doit se situer en amont des séries déterminées de l’action intentionnelle. Or celles-ci commencent au niveau neurologique, et, à ce niveau, par récurrence au niveau des particules élémentaires. Il est certain que cet indéterminisme doit permettre une projection dans le futur, soit une étrange capacité à « transcender le temps ». Il ne peut être complètement local, car selon les choix il faut initier la série déterminée en des lieux du cerveau qui sont différents. Remarquons que, étalé, le cerveau fait près de 2 m2… Non, local, non temporel, indéterminé… De plus, dans l’absolu, atteint par récurrence, l’action de l’intention viole le principe de la conservation de l’énergie. A ce jour, je ne vois guère que le « champ quantique » qui réponde à ce que je cherche… J’ai aussi consacré pas mal de pages à cette recherche d’un « indéterminisme adéquat »…

b) La physique quantique ne permet pas de décrire l’intentionnalité. Elle est nécessaire pour la rendre possible. C’est manifestement une condition nécessaire mais non suffisante, contrairement à ce que suggère JohnJoe McFadden (cf ma thèse). Nécessaire, car l’indéterminisme décrit par les physiciens y correspond, non suffisante car nul projet n’apparaît dans le fonctionnement quantique.

c) En fait, il m’apparaît maintenant que je ne me suis pas penché précisément, dans cette thèse, sur ce qui différencie l’intentionnalité de l’indéterminisme : c’est le but. C’est à dire quelque « chose » qui ne peut être défini que subjectivement. Et là, je suis complètement consonant avec Dominique Laplane. Même s’il peut être objectivé par la parole, et encore mieux, par la parole mise par écrit, un but est de l’ordre du sens, c’est à dire de l' »intersubjectivité ». Nous pouvons le comprendre, l’évaluer, parce que nous avons cette capacité subjective… Je pourrais généraliser, il me semble, en disant que c’est le subjectif qui, par sa capacité projective, implique la nécessité de l’indéterminisme.

3) Voyez vous un lien entre la conclusion qui consiste à admettre la validité à la fois du monisme et du dualisme, et la notion Bouddhiste de validité de deux réalités : réalité ultime et relative ?

Pour ce qui concerne le Bouddhisme, ou l’Advaita Vedanta chez les Hindous, il y a bien deux réalités, celle qui est une, ultime, indifférenciée, et sans limite, et sa manifestation, qui est multiple, différenciée, et limitée. L’intention s’enracine dans l’indifférencié (dans le sens que sans celui-ci, elle est impossible), mais génère de la différenciation. Sans intentionnalité, je crois qu’il ne serait pas possible de passer de l’une à l’autre (dans les deux sens). Mais par contre, je ne comprends pas comment l’intentionnalité apparaît… Pourquoi la réalité ultime a-t-elle « besoin » de cette capacité, sinon pour expérimenter le relatif ? On peut spéculer, mais ce n’était pas mon intention…

Se procurer la thèse de Michel Dubois