Débat Jean-Staune – Jean-Paul Baquiast

Un débat a eu lieu hier à Paris à l’entrepôt, entre Jean Staune qui défendait un point de vue scientifique sipritualiste et Jean-Paul Baquiast pur matérialiste. Jean Staune y a présenté son idée de séparation de la conscience et du « contenu de la conscience », en s’appuyant sur son livre « notre existence a-t-elle un sens » qui lui même se base sur des travaux scientifiques publiés

Ce résultat est obtenu dans le descriptif bouddhiste des états de conscience comme étant le « calme mental ». Le « calme mental » est décrit comme un état de conscience où le sujet observe son esprit placé « sans pensée discursive » sur un objet mental (une image mentale auto-générée).

En clair le sujet, observe son propre mental placé de façon immobile et non agité sur un objet.

Il semble évident que cet état n’est atteint que par un sujet ayant travaillé précisément sur le sujet par l’entraînement. Eliminer l’agitation « naturelle » de l’esprit, implique aussi de fait éliminer les aspects grossiers de son agitation dûs à son inquiétude et son angoisse naturelle, et suppose donc d’avoir réussi (non pas d’être, mais d’avoir réussi, ce qui est sensiblement différent), à ce qu’il se soit débarassé mentalement ou physiquement des soucis, des plus grossiers, jusqu’aux plus subtils.

C’est donc le résultat d’un entraînement long, avec effort, d’un processus expérimental bien défini par ailleurs (les causes et les conditions nécessaires à l’atteinte de cet état, qu’elles soient externes ou internes au sujet sont très bien définis dans les traités).

Seulement cet état n’est qu’un résultat partiel quoique déjà très elevé.

Les Bouddhistes décrivent un deuxième état mental complémentaire à appliquer : « La vision pénétrante ». La vision pénétrante, est elle même essentiellement une capacité d’analyse très fine, et très poussée (elle aussi obtenue par entraînement), qui consiste à développer une capacité d’analyse des objets (essentiellement mentaux, les objets extérieurs étant considérés comme grossiers en comparaison) capable de connaître et de voir la « vacuité » de l’objet, à savoir son absence d’existence inhérente, ou son interdépendance (deux termes considérés comme équivalents).

L’Union des deux états permet d’aboutir au résultat ultime qui est l’illumination. Je pense que l’illumination est un état mental où le sujet comprend la vacuité de son propre esprit comme « fruit ET cause » de l’interdépendance globale de tout l’Univers. (fruit à l’instant « t » de l’illumination du sujet, et cause de l’Univers à venir).

Si on reprend l’exemple, que Jean Staune a donné, du mathématicien qui obtient les larmes aux yeux au bout d’années d’effort. Il a concentré son esprit sur un sujet mental : les mathématiques, avec effort et persévérance, il a atteint une expertise et une expérience qui lui confèrent un certain calme mental, et sa pensée discriminante peut alors se poser sur l’interdépendance globale de l’objet observé, il atteint alors un niveau de connaissance supérieur relativement à son objet choisi : les mathématiques, et comprend des relations sans nécessité de démonstration.

Le seule différence avec un « Bouddha » c’est que le sujet du mathématicien reste un sujet extérieur, quoique, étant mental, proche du but. Le futur « Bouddha » lui se concentre sur l’objet ultime de la compréhension : son propre esprit.

Les travaux de Mario Beauregard et son livre à venir « Le cerveau spirituel » vont dans la direction d’une recherche de l’action de l’esprit sur le cerveau (en se concentrant mentalement sur tel ou tel objet, le cerveau réagit de telle ou telle façon). Une direction de recherche absolument non contradictoire avec une approche de type matérialiste (l’esprit réagit de telle ou telle matière selon que l’agit comme ceci ou comme cela sur le cerveau), mais complémentaire.

Comme si pour analyser un miroir on tenait deux approches distinctes : 1) la composition matérielle du miroir et 2) la qualité des images qu’il reflète.

Direction Globale

Je pense que le monde vit une profonde mutation actuellement. Ce n’est pas qu’une question de mondialisation. C’est un changement de paradigme. On s’aperçoit si on traverse des couches sociales différentes, si on traverse des entreprises différentes, des partis politiques différents, des communautés de pratiques différentes, que au delà du langage, il y a une interactivité d’action et de culture au sein des groupements.

Que donc les groupements écomomiques, culturels, politiques etc… forment un nouvel ensemble. Ce nouvel ensemble constitué de ces parties diverses n’est plus à proprement parler un système politique, c’est quelque chose d’autre, je dirais une sorte de boule multidimensionnelle où chaque entité trace une dimension nouvelle, très différente des autres.

De sorte que la question n’est plus de savoir quel système il faut développer ou rejeter, la question est de savoir quelle est cette Boule, et quelle est sa direction globale d’ensemble. Vers où veut-elle aller, que fuit-elle, que désire-t-elle, en tant qu’entité globale, formée de ces parties que sont ces groupements divers, eux mêmes mélanges d’hommes et d’environnement matériel puissants (machines, réseaux informatiques etc…).

Cette Boule a démarré il y a 40 000 ans. Elle a subit des poussées directionnelles fortes il y a 10 000 – 5000 (Egypte – Chine – Religons) – 2500 – 2000 – 1000 (création des nations) et 500 ans (La Science moderne).

Si on voit bien les choses sous cette angle on voit où cela mène et ce que cela fuit.

Le Global et le Local


Le fait est que la science se heurte actuellement à des problématiques nouvelles. L’expérience d’Aspect, l’Astrophysique, le Vivant, et maintenant l’Esprit viennent apporter leurs lots de questions, de méthodes, et d’approche.

Dernièrement la « théorie du tout » d’Anthony Garrett a jetté le trouble dans la communauté scientifique. Difficile à appréhender, elle propose un édifice auto-suffisant, qui prend en compte le global et le local.

On peut approcher cette problématique en réfléchissant à l’expérience simple suivante : Soit un observateur placé dans une boîte, qui possède un mécanisme tel, que, en fonction de l’endroit où se pose son regard, les parois de la boîte changent d’aspect. L’observateur a des appareils, et donc peut se rendre compte du changement d’aspect des parois.

Dans un premier temps il va tenter de déduire des lois de changement des aspects de son Univers, peut être en fonction de Lois déterministe, voire probabilistes.

Mais probablement qu’un jour, à force de tester ses Lois il se rendra compte que le fait même de prédire quelque chose avec ses théories (indépendantes de son propre regard, l’observateur ne se rend pas compte que ce qu’il perçoit dépend de lui même, ou ne veut pas l’admettre), il va commencer à se poser la question de son propre rôle dans l’observation.

Puis il va comprendre que lui même, son esprit qui a cherché à comprendre son Univers, dépend de la boîte aussi, puisque placé dans un autre type de boîte il se poserait sans doute des questions bien différentes !

Alors il devra inventer autre chose. Une Loi d’Interaction Globale « Boite – Observateur »… Et comme il ne peut pas penser à deux objets simultanément, il se rendre compte de la vérité relative de cette Loi Globale, qui dépendra des moments où son Esprit pensera localement.

Alors il comprendra que Local et Global sont en interaction, et que la Loi Ultime unifie les deux, avec un « trou » d’information incompressible, dû au fait qu’on ne peut penser deux choses en même temps, qu’en pensant localement on ignore le global, et inversement.